Le Collectif France en péril à moins de trois ans des J.O.
Alerte rouge au cœur du réacteur : « C’est la programmation d’un échec assuré à Paris en 2024 ». Tels sont les propos d’un entraîneur, effaré par une gouvernance qui s’obstine à faire le vide autour d’elle.
Après avoir remercié dès sa prise de pouvoir la direction générale de la fédération avec comme résultat de déstabiliser son fonctionnement administratif ; après avoir décimé sa Direction Technique Nationale et tâtonné pour la reconstruire en générant une forte défiance chez les CTS ; après avoir traité les clubs comme des mendiants en distribuant un argent qu’ils n’avaient pas sollicité; après avoir sciemment écarté les élus régionaux de la politique fédérale; après avoir bafoué les principes de la démocratie en considérant les instances fédérales, Assemblées générales et Comités directeurs, comme des formalités inutiles voire contrariantes, le président de la fédération française s’attache désormais à désorganiser dangereusement le haut niveau. (sous le regard attentif d’une DTN qui avoue avoir besoin d’un an d’observation pour bien comprendre le sujet escrime…)
La pathétique annonce du recrutement avorté d’un entraîneur italien, Stefano Cerioni, a réussi tout à la fois à inquiéter les entraîneurs nationaux, à couvrir de ridicule la fédération et, par les explications fallacieuses de son président, à provoquer une réponse cinglante de l’ANS.
Quand on se souvient que notre fédération a longtemps été considérée comme un exemple de sérieux et de rigueur, la voici livrée depuis un an à de véritables errements qui risquent de la mener à la catastrophe avant la fin d’une olympiade primordiale pour l’avenir de l’escrime française.
A ce jour, ce sont huit entraîneurs qui ont quitté ou sont en voie de quitter leur poste auprès des athlètes des équipes de France. Ceci alors que les résultats des JO ont été excellents, même si des ajustements sont nécessaires dans certaines armes.
Le Collectif France en péril : du jamais vu dans l’histoire de la FFE!
Jean-François Di Martino a lâché l’épée féminine quelques mois après l’arrivée de l’équipe dirigeante. Lionel Plumenail et Jean-Yves Robin ont quitté le fleuret pour rejoindre la DTN. Jean- Philippe Daurelle et Stéphane Leroy ont été écartés au profit d’amis des soutiens du président. Selon des sources bien informées, d’autres entraîneurs nationaux s’interrogent sur les conditions d’exercice de leur mission ! Plus précisément, au sabre, les nominations des nouveaux entraîneurs ont déclenché une fuite des athlètes vers un organisme privé (la Bauer Académie soutenue par l’équipe dirigeante fédérale), au détriment du navire amiral, l’INSEP. Au détriment aussi des clubs formateurs suite à la mutation de licence exigée par cet organisme.
À moins de trois ans des jeux olympiques de Paris, le remplacement de deux des trois entraîneurs nationaux médaillés à Tokyo est inexplicable et injustifiable !
L’hémorragie provoquée par la désorganisation du Collectif France, dont le travail a fait ses preuves à Tokyo, constitue une très grave avarie qui n’a rien d’accidentel. Dans ces conditions, l’annonce d’un objectif de 12 médailles à Paris en 2024 par le président de la fédération est une fanfaronnade de plus, qui ne peut aujourd’hui masquer le danger menaçant l’une des principales fédérations pourvoyeuses de médailles aux Jeux Olympiques. Et qui fait porter sur les seules épaules de nos escrimeurs les attentes de résultats.