DTN, avec ou sans?
Pour la première fois de son histoire, la FFE va sans doute devoir faire appel à un cadre ministériel non issu de l’escrime pour le poste de Directeur technique national.
Nous venons d’apprendre que Yann Détienne à qui Bruno Gares avait proposé d’occuper le poste de Directeur technique national de la FFE avait retiré sa candidature le 3 février au matin.
Cette décision place les dirigeants de la fédération face à une situation aussi inédite que l’est la conjoncture sanitaire. Aussi inédite et violente que fut l’attitude de ces mêmes dirigeants durant la campagne électorale dans laquelle, rappelons-le, Yann Détienne a joué un rôle important par sa crédibilité technique et en tant que CTS d’Ile de France Ouest, la plus grosse « ligue » de France. C’est une déconvenue surprenante pour un président affichant sa qualité de maître d’armes, de ne pouvoir rallier ses pairs pour œuvrer à ses côtés.
La FFE renvoie une image de confusion et d’impréparation à son ministère, à ses cadres techniques et à ses licenciés.
Ainsi, il n’a pas fallu attendre six mois pour que les services de la fédération (cadres techniques placés auprès de… salariés) soient « décapités ». Après le licenciement express du directeur administratif reconnu unanimement dans ses capacités à cette fonction, après avoir signifié leur « congé » à Laurence Vallet-Modaine DTN et à Stéphane Marcellin directeur des équipes de France, immédiatement après le résultat des élections, voici que le futur DTN pressenti renonce à prendre ce poste. Yann Détienne ne s’est pas encore exprimé sur sa décision.
On pourrait penser que le projet initial convenu entre Yann Détienne et Bruno Gares, avant et pendant la campagne, était suffisamment construit pour motiver le CTS d’île de France Ouest. Son revirement quatre mois après les élections, à la veille de sa prise de fonction, suscite une légitime inquiétude : la FFE renvoie une image de confusion et d’impréparation à son ministère, à ses cadres techniques et à ses licenciés. Eric Srecki qui assurait l’intérim de la DTN depuis trois mois devrait partir exercer son talent dans une autre sphère.
Si l’on ajoute à cela le départ programmé (sans rapport avec le changement d’équipe) de Philippe Fadeau responsable de la communication et grand maître de l’organisation des Coupes du monde parisiennes (CIP et RFF), on peut raisonnablement penser que la crise sanitaire permet à l’équipe dirigeante actuelle de masquer la misère de la situation : merci Covid !
L’importance de ces enjeux nécessiterait une parfaite mobilisation de toutes les forces vives de la FFE.
Certes, chacun connaît l’adage « personne n’est irremplaçable » mais il faut admettre que la barque est bien chargée. Les promesses, les annonces et les déclarations de bonnes intentions réitérées à l’envi par le nouveau président ne suffiront pas ! Les problématiques qui vont peser sur l’escrime française dans les mois à venir pourraient conduire l’ensemble de notre fédération à une crise politique, sportive, administrative et institutionnelle sans précédent.
Les enjeux immédiats n’autoriseront pas l’improvisation :
– Gestion de la campagne ANS fondée sur le PSF FFE et ses cadres.
– Jeux olympiques de Tokyo (?)
– Plan de relance spécifique FFE pour ses clubs.
– Campagne de communication de rentrée post JO.
– Place du sport santé au regard du retrait de Solution-Riposte.
– Stratégie de développement des formations de cadre.
– Architecture de la vie sportive pour les quatre années à venir.
– Promotion et gestion des éléments novateurs du plan national de développement.
L’importance de ces enjeux nécessiterait une parfaite mobilisation de toutes les forces vives de la FFE : élus fédéraux, régionaux, départementaux, représentants des clubs, cadres techniques, maîtres d’armes, salariés. Malheureusement, ce n’est pas ce à quoi nous assistons…