En notre âme et conscience.

En notre âme et conscience.

Sotchi, la honte !

On pouvait déplorer que l’escrime ait disparu des colonnes du journal L’Equipe. Aujourd’hui, cela vaut peut-être mieux pour notre fédération. D’autres médias pointent la présence d’escrimeuses à Sotchi, tandis que la FFE se cache derrière le ministère.

Les faits

Dans la nuit du 24 février, Vladimir Poutine déclarait la guerre à l’Ukraine, et aux démocraties occidentales au cas où… Etc.… Aussitôt l’Ukraine est envahie, les puissances occidentales isolent la Russie et se préparent à une confrontation dure et durable. Pendant ce temps-là, l’équipe de France d’épée dames s’étant rendue à Sotchi (Russie) le 22, ce qui est déjà incroyable, participe au tournoi le 25 et aujourd’hui le 26, comme si de rien n’était. On apprend de source sûre que la délégation a déclaré forfait à l’issue du T8, afin de préserver ses chances de retour en France. On parle de blocage des aéroports.

C’est une faute impardonnable qui entache l’escrime française…

Les athlètes prises en otages

Ce ne sont pas les athlètes ou les entraîneurs qui décident des rendez-vous auxquels leurs sélections sont suspendues. Nous savons les pressions qui peuvent les fragiliser autant que leurs entraîneurs. Nous voyons les conséquences d’un management archaïque qui les prive de conscience. Leur retrait de la compétition n’a aucun rapport avec un boycott des hostilités russes.

La responsabilité des dirigeants fédéraux, président, secrétaire général, président de la commission, chef de délégation, DTN est engagée sur la question de la sécurité de la délégation française à Sotchi. (A l’heure où nous publions, nous espérons qu’elle pourra rejoindre la France.)

…un pied de nez clownesque à la gravité et à la solennité de la situation.

La responsabilité des mêmes personnes est engagée gravement sur la question de l’éthique citoyenne. La France a pris fait et cause pour l’indépendance de l’Ukraine contre la Russie : c’est la réalité dans le monde réel auquel le sport appartient. Les limites de l’apolitisme sportif sont ici largement dépassées. La fédération n’aurait pas dû envoyer la délégation à Sotchi compte tenu des avertissements officiels et des tensions avérées des semaines passées. La délégation étant sur place, la fédération aurait dû rapatrier nos épéistes dès que possible après la déclaration de guerre du
24 (quelles qu’aient pu être les pressions de la FIE…) De nombreuses fédérations ont pris la décision de ne pas envoyer leurs tireuses.

Cette affaire n’est pas une maladresse. C’est une faute impardonnable qui entache l’escrime française, un pied de nez clownesque à la gravité et à la solennité de la situation. Le président de la République appréciera.

Escrimes Plurielles appelle les membres des commissions et les membres du Comité directeur à prendre leurs responsabilités en tant qu’élus et citoyens.
Escrimes Plurielles appelle les professionnels, athlètes, cadres techniques, salariés à joindre leurs noms à cet article.
Escrimes Plurielles appelle les délégués à prendre la mesure d’une dérive inacceptable dont il faudra rendre compte.

Signataires:

Thierry Barbaud, Anaïg Meury, François-Xavier Pelletier et le groupe Escrimes Plurielles: Marjorie Aufrère, Luc-Olivier Barriol, Jean-Jacques Béna, Jean-Christian Carrié, Rémy Delhomme, Catherine de Foligny, Gladys Gobal, Olivier Istin, Patrick Lafont, Philippe Lafay, Bernard Lataste, Claude Leclercq, Hugues Lemerre, Thierry Le Prisé, Thierry Mardargent, Luc Martin-Bouyer, Guillaume Michon, Jean-Yves Millet, Philippe Omnès, Stéphanie Pasturel, Serge Plasterie, Fernando Randazzo, Rhéa Roch, Thierry Saulnier, Albin Sirven, Marie-Noëlle Wattier-Vervoitte, Jérôme Westholm

Si vous souhaitez prendre position et que votre nom figure sous cet article, envoyez un mail à contact@escrimes-plurielles.com

- 26 février 2022 - 2630 Views